Pas facile d’harmoniser des règlements sur une longue piste cyclable

Pas facile d’harmoniser des règlements sur une longue piste cyclable

Ce n’est pas toujours évident quand on s’engage sur une piste cyclable comptant au total des centaines de kilomètres, mais l’harmonisation tout au long du trajet demeure un casse-tête.

Avez-vous déjà imaginé à quel point les gestionnaires de ces parcs linéaires doivent jongler avec les différentes réglementations pour s’y conformer?

Pas moi. Jusqu’à ce que j’entende Maryline Lortie, directrice générale du P’tit train du Nord, en parler. Ce sentier long de 234 kilomètres traverse six MRC et 26 municipalités des Laurentides. D’une municipalité ou MRC à l’autre, les règlements peuvent changer.

Des opérations répressives

En plus, la piste cyclable change quelques fois de corps policier.

Les règles concernant des sujets chauds comme la vitesse, la présence des chiens et le sens des marcheurs sur la voie peuvent changer. Par exemple, les policiers peuvent décider de sévir avec des opérations répressives sur la vitesse dans un secteur, mais pas dans un autre, dit-elle.

«Souvent, les municipalités reçoivent des pressions des citoyens sur les enjeux de vitesse. Le service de police va procéder avec des mesures coercitives», explique-t-elle.

La gestionnaire pose une question très concrète : Le constat d’infraction a été donné dans quelle municipalité? Est-ce que le Code de la sécurité routière s’appliquait?»

Les marcheurs dos aux cyclistes

Mme Lortie était invitée sur le panel «Règlementation et gestion : les enjeux de l’harmonisation» lors du récent congrès de l’Association des réseaux cyclables du Québec (ARCQ). Elle a évidemment abordé la question du sens des marcheurs sur la voie cyclable.

Maryline Lortie / Facebook

Le P’tit train du Nord fait un peu bande à part, car les marcheurs ou coureurs doivent circuler à droite, soit dans le même sens que les cyclistes. Plusieurs pistes cyclables du Québec demandent à ces usagers de circuler à gauche, de façon à être face aux cyclistes.

Instaurer une telle réglementation n’a pas été de tout repos, compte tenu du nombre d’intervenants ayant leur mot à dire tout au long du sentier, avoue-t-elle.

C’est là que la question de l’harmonisation à travers le Québec est soulevée. Est-ce qu’on devrait établir un code à l’échelle du Québec qui permettrait d’uniformiser la règlementation d’un bout à l’autre de la province? Mme Lortie lève les épaules en avouant ne pas avoir de réponse toute faite. Il ne sera pas facile d’en venir à une cohésion provinciale.

Aussi présent sur le panel, Mario Chamberland, vieux routier du développement des réseaux cyclables au Québec, a fortement suggéré d’en venir à un consensus solide et universel avant de se tourner vers les autorités gouvernementales pour les établir concrètement.

Il y a toutefois de l’espoir, lance-t-il. «Le milieu se concerte. On ne voyait pas ça avant», fait remarquer M. Chamberland.

«On doit s’entendre avant d’aller vers les instances décisionnelles.»

C’est là que depuis l’assistance, Paul Sarazin, préfet de la MRC de la Haute-Yamaska, a levé la main pour dire que les intervenants doivent «s’organiser avant de se faire organiser…»    

Trop de règles tue la règle     

La question de l’harmonisation peut sembler intangible pour plusieurs cyclistes, mais elle est primordiale dans le contexte actuel, selon moi. On retrouve de plus en plus d’adeptes sur nos pistes cyclables.

Plusieurs se déplacent pour aller pédaler dans différentes régions. Si les règles varient d’un réseau à l’autre, les gens n’y porteront pas attention. Trop de règles tue la règle, comme on dit.

C’est d’autant plus vrai pour les pistes plus achalandées où les risques d’accident sont plus élevés notamment.

Au final, l’harmonisation des règlements n’est peut-être pas qu’une affaire de lois : c’est aussi une question de gros bon sens partagé entre tous ceux qui empruntent nos pistes.


Ce texte parle des pistes cyclables des régions:

Laurentides

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