J’ai dévoré le livre des 30 ans de la Route verte

J’ai dévoré le livre des 30 ans de la Route verte

Je me demande souvent ce quelle serait la réaction de Jacques Parizeau s’il revenait à la vie, ne serait-ce qu’un instant, pour constater l’avancement de la Route verte au Québec.

Nul doute que l’ancien premier ministre aimerait le résultat. Ce réseau cyclable qu’il avait imaginé en 1995 est aujourd’hui grand de 5400 kilomètres et relie l’ensemble des régions de la province.

Toute une industrie touristique s’est développée autour de cette toile d’araignée qui attire de plus en plus d’adeptes et qui fait parler d’elle en dehors de nos frontières.

La Route verte célèbre ses 30 ans. Cet anniversaire vaut bien qu’on lui consacre un livre. C’est ce qu’a pondu Jean-François Pronovost en 200 pages.

J’ai dévoré l’ouvrage intitulé La Route verte, la plus belle conquête du vélo. On y raconte comment les premiers artisans ont pris à bras-le-corps le projet lancé par M. Parizeau en juin 1995.


Se procurer le livre

La Route verte, la plus belle conquête du vélo

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C’est pour cela qu’on célèbre maintenant la Journée nationale des pistes cyclables le 14 juin.

À la conquête du Québec

À l’époque, l’équipe de Vélo Québec se voit confier par le gouvernement péquiste les rênes du projet à propager à travers le territoire. On peut dire que tout ce monde a vécu des années de fortes émotions, toujours à la merci du financement de l’État et de la réception pas toujours enthousiaste des gens des régions.

Vélo Québec est alors perçu comme un organisme de Montréal à la conquête du Québec pour imposer ses vues, se souvient M. Pronovost.

Jean-François Pronovost / LinkedIng

Il a fallu convaincre, démontrer et prouver l’utilité d’un réseau pour bicyclette. On a été chercher les appuis nécessaires, même à l’étranger, pour faire avancer le projet, relate l’auteur.

En 1995, tout était à faire. On ne comptait que quelques centaines de kilomètres de pistes cyclables au Québec. L’Estriade faisait déjà rouler des cyclistes entre Granby et Waterloo. Le P’tit train du Nord, dans les Laurentides, et Le Petit Témis, dans le Bas-Saint-Laurent, voyaient le jour.

Lors de son inauguration officielle, en 2007 sous les libéraux de Jean Charest, la Route verte était longue de plus de 2900 kilomètres. On avait dans les cartons 600 kilomètres à développer et 827 kilomètres à baliser. On devait alors investir près de 28 millions $ pour compléter le travail.

Une «route nationale»

Jean-François Pronovost souhaite qu’on lui accorde aujourd’hui une reconnaissance officielle, celle de «route nationale».

La Route verte serait inscrite systématiquement aux schémas d’aménagement des villes et des municipalités régionales de comté, réclame-t-il en ouvrant son épilogue. Un tel statut est accordé à d’autres pistes cyclables ailleurs dans le monde.

Aujourd’hui, son logo à double triangle bleu et vert est reconnu de la plupart des cyclistes.  

Si on devait repartir à zéro

On peut dire que les initiatives de nos gouvernements ne sont pas toujours heureuses. Trop souvent, on a assisté à des flops.

Mais celle de la Route verte mérite qu’on lui lève notre casque de vélo.

Et si demain matin on devait repartir à zéro? Combien nous coûterait de refaire un tel réseau?

Aurons-nous toujours l’argent pour l’entretenir et la développer? Selon moi, on doit prévoir agrandir le réseau au gré de l’engouement grandissant des adeptes des pistes cyclables récréatives.

Assisterons-nous à un désengagement de l’État envers les sentiers multifonctionnels comme on l’a vécu dans le passé?

Devrons-nous se tourner vers les entreprises privées pour suppléer aux manques de contribution des gouvernements, comme il est évoqué dans le livre et comme je l’ai suggéré récemment?

Une chose demeure certaine : ce réseau est une réussite dont le Québec peut être fier. Longue vie à la Route verte!

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