Pistes cyclables et VAE : des bornes inspirées des Superchargeurs Tesla

Pistes cyclables et VAE : des bornes inspirées des Superchargeurs Tesla

Rouler sur un vélo à assistance électrique (VAE), ça veut dire garder un œil sur l’indicateur de charge de la batterie.

Plus on avance, plus l’énergie baisse, selon le mode d’assistance utilisé. J’en ai fait l’expérience récemment.

Si la randonnée se déroule sur une piste cyclable, on souhaiterait croiser une borne de recharge sur son chemin.

Une application

Une jeune entreprise québécoise Miévo y a pensé. Elle se spécialise dans la fabrication de bornes de recharge pour les vélos notamment. Ses produits se présentent sous forme de casiers à installer le long des voies cyclables.

Sécurisés, ils permettent une recharge pendant que les cyclistes sont en pause ou en train de visiter un attrait touristique dans les environs, expliquent les deux fondateurs, Sandra Lupien et Marc-Antoine Masse-Cyr, que j’ai rencontrés récemment lors du congrès de l’Association des réseaux cyclables du Québec (ARCQ).

Un casier de borne de recharge. / Fournie

L’innovation promulguée par Miévo c’est que ses bornes sont répertoriées sur une application qui indique où elles sont disposées le long du trajet. On peut donc savoir quand on pourra recharger sa batterie, un peu à la manière du concept développé par Tesla et ses fameuses stations «Superchargeurs».

Le stress de savoir quand on pourra refaire le plein d’électricité tombe, souligne Sandra Lupien.

«L’application nous permet de savoir où la borne est située et si elle est disponible. Ça permet de planifier sa randonnée en fonction des stations de recharge», mentionne la jeune femme d’affaires.

«Elles sont toujours placées à des endroits stratégiques où il y a des attraits touristiques, comme des petits cafés, des musées, des plages, des boutiques, etc. Ça permet de faire autre chose pendant que la batterie recharge. Nous n’offrons pas un réseau de superchargeurs, mais plutôt un réseau de recharge pour vélos électriques inspiré de celui pour les voitures électriques : disponibilité des stations et les géolocaliser.»

Pour augmenter une charge de 30 %, on doit compter environ 45 minutes, selon le type de batterie.

«Pour assurer l’universalité de nos stations de recharge, le cycliste doit utiliser son propre chargeur. Autrement dit, le temps de recharge de la batterie dépendra directement de la puissance du chargeur utilisé par le cycliste, ce qui fait en sorte que 30 % de batterie ne correspond pas toujours à 45 minutes», précise-t-elle.

Le réseau actuel est composé de 25 stations de recharge, pour un total de 50 casiers. D’autres feront leur arrivée près de pistes cyclables en 2026, dont le long du Canal de Soulanges en Montérégie, ajoute Mme Lupien.

«L’application est encore en développement et la carte sera seulement disponible au printemps prochain.»

Des stations numérotées et géolocalisées

Une borne Miévo

Les utilisateurs peuvent déposer la batterie dans le casier pendant la recharge, selon l’autre cofondateur, Marc-Antoine Masse-Cyr.

Avec un code, le casier s’ouvre via la connexion cellulaire. «Ça donne un espace sécurisé pour la batterie. Si la batterie ne se détache pas du vélo, on peut utiliser un câble pour la recharge», explique-t-il.

«Le casier est ventilé pour les chaudes journées d’été.»

Toutes les stations sont numérotées et géolocalisées sur une carte dynamique accessible directement dans l’application Miévo. Les utilisateurs peuvent ainsi repérer facilement la borne la plus proche et vérifier sa disponibilité en temps réel, ajoute M. Masse-Cyr.

Attirer des cyclistes

Nul doute qu’une telle technologie peut avoir son utilité. Le nombre de VAE que je croise sur les pistes cyclables récréatives a explosé au cours des dernières années.

Savoir où est la prochaine station de recharge de batterie peut faire la différence entre une randonnée réussie et une expérience décevante.

Pour les municipalités et associations touristiques, pouvoir attirer des cyclistes à des endroits achalandés pour des branchements ça peut vouloir dire des retombées en termes de fréquentation des commerces environnants.   

Avec l’essor fulgurant des vélos électriques, des bornes de recharge bien situées et faciles à repérer deviendront un incontournable sur les grands réseaux cyclables du Québec. Et si la technologie permet de rassurer les cyclistes tout en stimulant l’économie locale, tout le monde y gagne.

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