Arbres scalpés au-dessus de la piste cyclable: Lac-Brome impose des certificats d’autorisation

Arbres scalpés au-dessus de la piste cyclable: Lac-Brome impose des certificats d’autorisation

La municipalité de Lac-Brome prend des moyens pour éviter que les arbres soient coupés impunément sur son territoire, comme ceux longeant sa piste cyclable l’été dernier.

Un certificat d’autorisation est maintenant nécessaire afin de mieux encadrer l’abattage d’arbres sur son territoire.

Cette décision s’inspire de pratiques déjà établies ailleurs en Estrie, notamment à Sherbrooke et Bromont, où une autorisation est requise pour tout abattage.

On veut éviter des situations problématiques comme celle rencontrée il y a quelques mois à l’île de l’anse Trestle.

Un scandale qui a marqué l’été

En août dernier, on apprenait que des cimes d’arbres avaient été coupées pour améliorer la vue donnant vers le lac Brome à partir de la résidence du président du CA de Bombardier inc., Pierre Beaudoin.

Il avait reçu l’autorisation pour le faire sur sa propriété, mais pas sur l’île appartenant à la municipalité. La piste cyclable passe par cette petite île située entre la plage Douglass et l’intersection avec la route 243.

Résultat, les arbres ainsi étêtés ne donnent plus autant d’ombre sur la piste cyclable reconnue pour longer le lac et son couvert forestier diversifié.

Plusieurs usagers du tronçon aux arbres scalpés se disaient offusqués par le résultat. L’histoire avait retenti partout dans la province.

Concrètement, la nouvelle réglementation prévoit trois types d’autorisations en lien avec l’abattage d’arbres: soit à des fins autres que commerciales, ceux situés près de la rive des lacs et des cours d’eau et de diamètre commercial (plus de 10 cm) d’essences commerciales, comme le chêne, l’érable, le pin blanc et l’épinette blanche ou rouge.

Protéger le couvert forestier

La Ville de Lac-Brome soutient que le couvert forestier joue «un rôle essentiel dans la qualité de vie» de sa communauté. On leur doit la qualité de l’air, la biodiversité, la possibilité de réduire les îlots de chaleur, tout en embellissant les paysages…

«Or, des situations d’abattages abusifs ont trop souvent été constatées», déplore-t-on dans un document officiel.

«Pour mieux protéger notre patrimoine arboré et assurer le respect de la réglementation, une ressource sera désormais attitrée spécifiquement à l’analyse des demandes de permis d’abattage.»

Invité à préciser, Ghyslain Forcier, directeur des communications et des relations avec les citoyens, note que le cas Beaudoin n’est pas le seul élément déclencheur ayant mené à cette nouvelle règlementation.

«Le règlement vise à assurer un encadrement plus rigoureux des interventions sur les arbres, sans égard à leur provenance ou à la personne qui en fait la demande. Par contre, aucun règlement ne peut entièrement garantir un suivi exemplaire des consignes. Cet ajustement réglementaire est le résultat d’une hausse des signalements de cas abusifs, et non d’un évènement isolé», indique-t-il par écrit.

«Cette mesure vise à préserver le couvert arboré essentiel pour la biodiversité et la qualité de vie et à assurer une gestion responsable en vérifiant que l’abattage est justifié comme le font déjà plusieurs autres municipalités.»

Nouvelle réglementation à Lac-Brome

Dans un deuxième temps, la municipalité adoptera un encadrement plus détaillé qui précisera les distinctions entre l’élagage, l’émondage et l’abattage, note-t-on.

«Avec cette modification, la Ville pourra appliquer une règlementation claire, mais également intervenir et sévir en cas d’abattage ou d’élagage abusif», lit-on encore.

«Depuis deux mois, nous encourageons activement les citoyens à obtenir leur autorisation avant tout abattage et la démarche fonctionne bien.»

Il y a un mois, on apprenait que Lac-Brome avait mandaté un cabinet d’avocats pour explorer la possibilité d’intenter des poursuites dans ce dossier de coupe d’arbres impliquant le patron de la multinationale Bombardier.

«Comme la position du propriétaire foncier impliqué diffère de celle de la Ville quant à la portée du permis délivré, la Municipalité a confié un mandat au cabinet d’avocats Cain Lamarre pour la représenter dans ce dossier, afin de prendre les mesures légales appropriées», avait-on signalé au début du mois de septembre.

Ce texte parle des pistes cyclables des régions:

Estrie

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