Et si c’était la faute des trottoirs?

Et si c’était la faute des trottoirs?

Comme moi, vous remarquez que les pistes cyclables ont été prises d’assaut par une multitude d’utilisateurs.

Des piétons, des bébés qui font dodo, des chiens pas toujours en laisse, des planches à roulettes, des patins à roulettes, des quadriporteurs, des trottinettes (électriques ou non), des motos électriques… et enfin des cyclistes.

Chaque fois que je roule sur des pistes cyclables, je me dis que plusieurs de ces véhicules sont incompatibles avec les vélos : trop lents ou trop rapides (ou trop lourds).

C’est à se demander pourquoi tout ce monde se rue sur les pistes cyclables, alors qu’il y a d’autres voies pour circuler; comme les routes pour les motos électriques et les trottoirs pour les piétons.

L’opinion de Raymonde

Je suis tombé sur une lettre d’opinion intéressante à ce sujet. Raymonde Tremblay, une cycliste de Magog qui circule tous les jours sur les pistes cyclables.

«Je constate à quel point c’est dérangeant pour tous de la façon dont se déroule la circulation sur les pistes. Elles sont fréquentées par toute une clientèle et ça n’a rien à voir avec les vélos. D’ailleurs, il est connu que les vélos (plus athlétiques, disons) préfèrent circuler sur la route, car les pistes cyclables sont envahies par différents utilisateurs», écrit-elle.

«On y retrouve de tout. Marcheurs, quadriporteurs, planches et trottinettes électriques, poussettes simples ou doubles… Tout ça accompagné du bon toutou familial.  C’est merveilleux en soi, car l’exercice, c’est la santé physique et mentale! L’usage du bon gros véhicule bruyant qui prend beaucoup d’espace est de plus en plus limité, ce qui aide à la circulation, à la pollution et au bruit.»

Peu invitants et dangereux

Mme Tremblay soulève l’idée que les trottoirs sont en cause. Peu invitants, peut-être même dangereux. C’est «l’ennemi», affirme-t-elle.

«Les gens n’aiment pas marcher sur le trottoir. Il est très haut (on peut tomber en bas) et il est en pente dans les entrées, donc inégal. Il est souvent mal entretenu, il y a des fentes qui rendent la circulation inconfortable pour les marcheurs, les coureurs, les poussettes et les enfants à vélo, qui ne sont pas en sécurité sur la route. Donc, ils finissent tous sur les pistes cyclables», poursuit-elle dans sa tribune libre.

Les projets domiciliaires font augmenter la population, et du même coup la circulation sur toutes les voies, dit-elle.

Pourquoi ne pas aménager des pistes cyclables des deux côtés de la rue?, demande-t-elle.

«Une économie assurée, car le béton, les travaux, le temps en main-d’œuvre et l’entretien représentent des coûts considérables. Les trottoirs ne sont jamais assez larges pour tous les utilisateurs», argumente Raymonde Tremblay.

«L’hiver, il est plus facile de déneiger sans trottoir, car tous les amas de neige qui se forment après le passage de la charrue, puis de la chenille, puis encore de la charrue et ainsi de suite… On déménage les bancs de neige!»

Les personnes à mobilité réduite utiliseraient plus aisément les quadriporteurs et fauteuils roulants qu’ils se déplaçaient sur les trottoirs, car ils sont inconfortables, juge-t-elle.

Des corridors à respecter

Personnellement, j’ajouterais que ces pistes cyclables devraient être larges afin de pouvoir séparer les utilisateurs lents des utilisateurs plus rapides. On délimiterait clairement les corridors à respecter. Est-ce qu’on pourrait en venir à distribuer des contraventions à ceux qui ne les respectent pas? Il faudrait voir.

À Sherbrooke, on a établi des règles pour le bon partage des différentes voies.

Elles visent à assurer la sécurité des usagers lors des moments de loisir! En cas de non-respect, les contrevenants peuvent recevoir une amende.

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